[Pks Lady-bee] Ombre p.4

Merle par Zorha Nightwood, sur Flickr

Merle se différencie de mes autres pensionnaires par une chose pouvant paraître futile mais pourtant d'une importance capitale. Contrairement aux autres Merle n'est pas devenue oiseau, poli par les peurs et les émotions, elle est née oiseaux. Elle est venue au monde dans le creux d'une coquille fragile comme tout les oiseaux de ce monde. Elle est née plus fragile encore que cette douce enveloppe. Mais surtout elle est née avec un mal incurable, elle est née aveugle. Pour un oiseau ne pas pouvoir observer le ciel qui l'entoure, ne pas pouvoir se nourrir des couleurs des saisons, ne pas pouvoir absorber la lumière du soleil dans sa lente course autour du monde, c'était le plus odeiux des mals. Ce n'était pas une torture, mais un véritable manque que le pauvre oisillon qu'elle était ne pouvait combler. Il lui était évident qu'elle devait trouver un moyen, peut importe lequel, pour enfin pouvoir découvrir ce vaste monde quelle ne pouvait qu'imaginer du fond de ses rêves. Un pacte fût alors fait, un pacte qui ne pouvait en aucun cas être résilié, on ne touche pas à l'histoire de quelqu'un en espérant pouvoir faire machine arrièee. Une vie pour une vie, une chose pour un autre. Obtenir la vue allait arracher à l'oiseau quelque chose, il fallait maintenir l'équilibre de l'être. Mais Merle était prête à tout, aveuglée par sa conviction que la vue la soignerait de ce vide intérieur. Au réveil elle ouvrit les yeux et découvrit ce fameux monde. Elle découvrit aussi qu'un oiseau sans yeux valait mieux qu'un oiseau sans ailes...

Bonus de Saint Valentin:

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Ombre par Zorha Nightwood, sur Flickr

On dit que l'on peut apercevoir l’âme d'un être à travers ses yeux. C'est vrai. Depuis longtemps Moineau était capable de percevoir les fragments de miroir qui formaient un être. Il lui suffisait de se plonger dans le regard de quelqu'un pour pouvoir plonger au plus profond de son être et détourner toutes ses vaines tentatives de dissimulation de sa nature véritable. Elle se retrouvait face au caractère brut d'une personne. Mais dès son plus jeune âge Moineau avait remarqué que, au plus profond des hommes, il se cachait la même aigreur, les même horreurs et les ignominies les plus sourdes.
Et quand Moineau regardait au plus profond d'elle, elle ne discernait rien si ce n'est un épais néant qui ne pouvait être que réconfortant face à ce qu'elle aurait du devenir : un être humain.