C'est ma première histoire
Une petite fille pas comme les autres …
Je me perdis dans les grands yeux bleus de cette magnifique petite fille que je connaissais tellement bien. Son regard était fixe et avait l’air vide. Ses cheveux blonds cendrés me firent penser à un ange. Mais il manquait quelque chose sur son visage pour que ce soit un vrai ange … un sourire.
Lilly était dans son parc, elle jouait avec son doudou qu’elle avait depuis sa naissance, je l’avais appelé ‘Nelly’. Il représentait un petit lapin rose qui portait un petit cœur avec inscrit ‘Love’ dessus. Ce doudou, c’était la seule attache que Lilly avait à ses parents. Ses parents n’étaient pas très présents dans la vie de leur petite fille de deux ans, ils n’étaient presque jamais à la maison. Et pourtant, cette petite fille était plus qu’attachante, ce qui lui manquait, c’était juste de l’amour. Monsieur Williams était un homme d’affaires et sa femme était un peu comme sa ‘manager’ et l’accompagnait lors de ses déplacements. Comment j’ai connu les Williams ? A vrai dire c’est une longue histoire !
Les Williams étaient mes voisins. Ils vivaient dans une belle grande maison de maître, une maison qui avait l’air très classe de l’extérieur. Souvent absents, je m’efforçais de leur dire bonjour quand je les voyais dans la rue, c’était comme ça que mes parents m’avaient élevés. La politesse était un des principes auquel ma mère tenait le plus. Je ne leur avais jamais réellement parlé, ce qui était assez étrange dans un petit village comme le mien. Un jour, je reçus une lettre de leur part. Un peu étonnée, j’ouvris la lettre. C’était une invitation … Une invitation des Williams ? Non pas possible … Ces gens étaient si froids, si distants.
Je relus le carton d’invitation et fût contrainte d’y croire. L’invitation était pour le lendemain midi. Le jour se leva et je pris la plus belle tenue que j’avais dans ma garde-robe, je n’avais pas envie d’avoir l’air d’une greluche. C’était une robe noire et blanche, légèrement sixties que ma mère m’avait acheté il y a quelques mois, mais que je n’avais jamais mise, ce n’était pas trop mon style, je préfère le style jeans-converses. Après quelques heures passées dans la salle de bain, je fus enfin prête. J’aimais paraître classe quand je sortais chez des gens que je ne connaissais pas. Comme ça, on me donnait facilement 4 ou 5 ans de plus que ce que je n’avais. Je sonnai et attendit qu’on vienne m’ouvrir. « Ah bonjour, Léa. Entre, je te prie » dit monsieur Williams. « Merci, monsieur » répondis-je poliment. « Oh, tu peux l’appeler Bryan, tu sais » me répondit sa femme, Jessica. Bizarrement ces gens si froids avaient l’air sympathique, chaleureux. Je n’aurais jamais cru ça d’eux. Comme quoi, les apparences sont trompeuses ! Ils me demandèrent pourquoi ma mère ne m’avait pas accompagnée et je leur dit qu’elle était elle aussi, très occupée et qu’elle était partie en voyage.
Au cours du diner, nous avions appris à se connaître un peu plus, nous avions même rit en évoquant la vieille femme au nez crochu, qui habitait au bout de la rue. Tout d’un coup ce fût silencieux. Il y avait une tension dans l’air. C’est Jessica qui brisa le silence en m’annonçant qu’elle était enceinte. Surprise, je les ai félicités, mais bizarrement ils ne semblaient pas si heureux de la nouvelle. Bref, ça c’était leurs affaires. Les heures avaient filés sans que je m’en aperçoive, il était déjà presque 17h, et il fallait que je fasse encore mes devoirs. En leur faisant part que je devais partir, j’avais comme l’impression que je reviendrais dans cette maison. Des intuitions comme ça, j’en avais souvent. Je les saluai et retourna chez moi, dans ma petite maison, à quelques mètres de celle des Williams. Je n’arrivai pas à faire mes devoirs, cette soirée là. Je ne savais pas pourquoi mais je n’avais pas la tête à ça, j’étais comme intriguée de l’invitation des Williams. Ils étaient sympathiques mais semblaient cacher pleins de secrets. La nuit fût courte, je n’arrivais pas à trouver sommeil, pourtant j’avais cours le lendemain matin.
En me levant, je regardai par la fenêtre, il pleuvait encore … J’avalai mon petit-déjeuner en cinq minutes, pris mes affaires et sortit de la maison. En sortant j’entendis une voiture klaxonner. C’était Jessica ! « Hé, Léa ! Viens, il pleut, je vais t’emmener à l’école » me dit elle. Un peu gênée, je déclinai l’invitation mais elle insista. J’ouvrai la portière et lui dit bonjour. Elle me parlait comme si on se connaissait depuis toujours, alors qu’en faite ça ne faisait que deux ans que j’avais déménagé ici. J’étais tellement absorbée par ce qu’elle me disait que je ne me rendis pas compte que la voiture s’arrêta. « Voilà, tu y es. » me dit-elle. « Je viens te chercher après les cours » me lâcha-elle sans que j’eu le temps de répondre quoi que ce soit.