| | [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 | |
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Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Mer 24 Aoû - 17:49 | |
| Hello, Je reviens de mes petites vacances avec 3 chapitres d'une nouvelle histoire ^^ Un remix de l'histoire de La Belle et la Bête (mon histoire préférée entre toutes) mais un peu plus sombre, violent et sanglant et avec une belle que j'espère pas trop niaise. Chapitre 1 : La bête - Spoiler:
Il était déjà très tard mais il s’attardait encore près du puits, à y jeter des cailloux d’un air las. Assis sur la marelle, il leva mollement la tête vers le ciel sans nuage. La pleine lune brillait d’un éclat intense et froid. Il laissa retomber son poing contre sa cuisse, serrant le caillou de plus en plus fort, jusqu’à ce que les jointures de ses doigts blanchissent et que la douleur morde sa chaire. Une fenêtre s’ouvrit violemment et la voix de la gouvernante transperça l’air glacé de la nuit, retentissant au beau milieu du calme intense de l’obscurité. Elle l’appelait, comme chaque soir depuis des années. La seule à le chercher, la seule à s’inquiéter de ne pas le voir rentrer à la maison. Jetant rageusement le caillou à terre, décapitant une tulipe d’un rouge intense, il sauta de la marelle et ses pieds nus sentir alors la caresse délicate de l’herbe. Ramassant ses chaussures, il se dirigea vers sa demeure. Une main agrippa soudainement la manche de sa chemise et il fit volte-face, le cœur battant. Il abaissa son poing qu’il avait inconsciemment levé lorsque son regard se posa sur la pauvre créature qui l’agrippait. - Mon bon seigneur, grésilla la voix de la vieille femme décharnée, aidez-moi je vous en prie, j’ai si froid et faim… Les yeux de la vieille femme s’agrandir de surprise lorsque le jeune homme éclata d’un rire sans joie. - Mes parents m’ont toujours interdit de ramener n’importe quoi chez eux, assena-t-il d’un ton acerbe - Je…je vous en supplie…pitié, aidez-moi ! bégaya la vieille femme, tremblant dans ses loques - Vous n’avez pas la classe requise pour pénétrer dans la demeure de mes parents pauvre vieille, rétorqua-t-il en s’arrachant à l’emprise de la mendiante Il la regarda s’enfoncer dans le sous bois en claudiquant avant de tourner le dos et de retourner chez lui d’un par trainant. Lorsqu’il poussa la lourde porte en bois précieux et délicatement ouvragé, toutes les lumières étaient allumés. Fronçant les sourcils, il se dirigea vers le salon des invités d’où ne sortait aucun bruit, le silence lui vrilla les tympans. Lorsqu’il apparu à la porte, son sang se figea. Sa mère, raide dans son luxueux fauteuil, le toisa un court instant du regard, instant qui lui paru des heures tandis qu’il prenait conscience de la femme qui se tenait debout devant elle. Les mêmes cheveux blancs comme neige, les mêmes mains décharnées, mais les loques avaient soudainement disparues au profit d’une robe incroyablement luxueuse. - Ais-je désormais le niveau requis pour entrer chez vous ? demanda-t-elle d’un ton neutre en croisant ses mains sur son ventre - Comment avez-vous… - En tout cas, votre mère semble estimer que oui, le coupa-t-elle en se tournant vers l’intéressée Celle-ci posa son regard glacial sur son fils. - Alban, tu as toujours été une déception pour ton père et moi, fort heureusement il ‘n’est plus là pour voir t’as déchéance Elle se leva et se planta devant son fils, lui intimant silencieusement de s’écarter. Le jeune homme ne bougea pas et fit face avec toute la hargne qu’elle lui faisait ressentir. - Je déménage, pour en plus jamais revenir Choqué, le jeune homme se retourna alors pour voir les serviteurs s’affairer, portant les nombreuses affaires de sa mère. Celle-ci en profita pour se faufiler hors de la pièce telle une anguille. - Je te laisse la demeure, tu te débrouilleras seul désormais Le jeune homme eut un rictus de mépris, repris par sa mère. Celle-ci lui tourna le dos et se dirigea vers la porte d’entrée, lui assenant le coup de grâce sans même se retourner. - Bien évidement, les serviteurs viennent avec moi, tu auras enfin la tranquillité que tu chéris tant - Ne vous en faites pas, Lady Agathe, je m’occuperai de lui comme il le mérite, répondit la vieille femme qui s’était elle aussi faufilé, tel un courant d’air Le jeune homme ne répondit rien et resta immobile à regarder les serviteurs s’affairer fébrilement jusqu’à ce que le dernier ait franchi le seuil de la bâtisse. La vieille femme se tourna alors vers lui, l’air affable. - Mon chez monsieur, vous allez enfin recevoir la punition que vous méritez… - Oh et qu’allez-vous bien pouvoir me faire ? Me battre peut-être ? Avec vos mains si frêles vous risqueriez de vous blesser, railla-t-il en la fixant droit dans les yeux - Vous avez un cœur de pierre Alban, rétorqua la vieille dont la voix devint de plus en plus grave, alors de pierre vous serrez ! Ses yeux s’illuminèrent tels deux soleils, éblouissant douloureusement le jeune homme, l’obligeant à fermer les siens. Il se senti vaciller. - Vous ne connaitrez plus jamais la faim, le froid, le chaud, vous ne sentirez plus rien… Ouvrant les yeux, Alban se senti attiré dans le vide, il recula brusquement en arrière, loin du vide, chutant violemment dans la terrasse du toit. Il ne ressenti aucune douleur, alors qu’il savait la chute rude, tout en sentant confusément la pierre dure sous lui. Il aperçu la vieille femme, debout sur la balustrade en pierre, ses cheveux flottant doucement dans la brise de la nuit, illuminés par la lune. - Vous n’aurez plus que votre esprit pour réfléchir à tout jamais à vos fautes Avisant ses jambes, Alban poussa un cri rauque. Il se releva précipitamment, les yeux rivés sur son corps, se tournant dans tous les sens, tentant de toucher son dos. - Vous n’avez même plus besoin de respirer, continua la vielle femme, imperturbable - Sorcière, hurla le jeune homme en se précipitant maladroitement sur elle Elle s’évapora dans les airs, sa voix résonnant dans la tête du jeune homme transi de peur. - Vous avez désormais l’éternité pour vous, savourez votre œuvre… Alban poussa un cri, déchirant la nuit. Une nuée d’oiseaux s’échappa de la forêt environnante. - Cet endroit est désormais fermé, nul ne pourra y entré et vous ne pourrez plus jamais en sortir sauf… - Sauf quoi ? hurla le jeune homme paniqué - Sauf les jeunes filles… - Comment ? Que ferais-je d’une fille ? Rendez-moi mon apparence !!! Ivre de rage, il défonça la baie vitrée de ses poings de pierre, insensible à la douleur. - Tu devras le faire seul, telle est ta pénitence, tu devras aimer une femme et te faire aimer en retour, sous peine de demeurer à jamais une gargouille de pierre, froide, terne, sans âme… - Revenez ! Revenez ! - Oh tu me supplie ? - Je vous ordonne de me rendre mon apparence espèce de… - N’aggrave pas tas situation Alban, gronda la vielle femme, tu n’as plus le droit à l’erreur désormais, je peux encore te reclure dans le château, n’empêcher d’accéder aux jardins, à la forêt, est-ce ce que tu veux ? Alban ne répondit rien, baissant la tête, vaincu. - Tu n’auras pas beaucoup de chance, alors ne gâche pas tout, où tu seras condamné à cette misérable existence pour l’éternité La voix se tue définitivement. Lorsque le jour pointa, Alban franchis la baie vitrée, redescendant au rez-de-chaussée. Suffoquant, il se précipita vers la porte d’entrée avant de se figer devant le grand miroir de l’entrée. Sous ses yeux : un monstre !
Chapitre 2 : La belle - Spoiler:
100 ans plus tard…
Une dizaine de jeunes filles l’avaient prise en chasse. Se ruant dans le sous-bois, elle s’enfonça dans la forêt épaisse, hors d’haleine. Elle slalomait entre les arbres à toute vitesse, sans pour autant arriver à semer ses poursuivantes. Le souffle court, elle passa un puis de pierre assaillit par l’herbe haute. Avisant la bâtisse délabrée, elle se rua en avant. Elle se prit de plein fouet le mur invisible. Trébuchant, elle s’écrasa sur le gravier du chemin menant à l’entrée de la grande demeure abandonnée. Poussant un cri, elle se recroquevilla, la cheville douloureuse. Entendant les rires sournois des autres filles, elle se releva tant bien que mal et boitilla jusqu’au perron. Avisant la dizaine de marches, elle serra les dents et avança tant bien que mal. Étourdie par la douleur, elle ralentie sa course en atteignant la porte. Violemment projetée en avant, la lourde porte s’ouvrit sous la pression et elle s’affala sur le sol dur et froid en hurlant. - Alors t’essaye de fuir, Eva ? lança méchamment l’une des filles, une rousse taillée comme un bucheron, un sourire satisfait aux lèvres Les autres ricanèrent en se rapprochant. Les yeux rivés sur la jeune fille qui tentait de s’éloigner en rampant. Une brune au regard bovin lui donna un coup de pied dans sa cheville blessée, lui arrachant un cri. - Ben alors Eva, t’es blessée ? ricana la rousse La blessé s’adossa à une porte et se releva, se forçant à ne pas gémir. Elle releva la tête et plongea ses yeux brouillés par son sang droit dans ceux de la rousse. - Oh Misty, c’est tout ce que tu peux faire ? Tu ne…aaaahhhh ! La porte à laquelle s’agrippait Eva s’ouvrit brutalement, la faisant basculer au sol. Asphyxiée par la poussière, elle rampa dans la pièce, à travers des débris qu’elle ne prit pas le temps d’identifier. Un courant d’air au-dessus d’elle fit claquer la porte en lui envoyant une nouvelle dose de poussière dans les narines. Elle entendit les filles hurler de l’autre côté et s’enfuir en courant. Le cœur battant, elle s’aida d’un fauteuil renversé pour se remettre debout. Elle tenta ensuite de se diriger vers les portes menant au jardin. Les morceaux de verre brisés crissèrent sous son pas claudiquant. La porte se rouvrit à la volée, rebondissant dans un bruit assourdissant contre le mur. Eva sursauta si violemment qu’elle glissa sur le verre tranchant. Elle fut rattrapée dans sa chute à quelques centimètres du sol par…une statue de pierre ? Bouche bée, la jeune fille contempla le jeune homme qui la retenait. Il la souleva dans ses bras sans ménagement et se dirigea d’un pas pressé vers l’entrée. Bouleversée, la jeune fille se recroquevilla, la tête contre cette immense poitrine en pierre. Arrivé à quelques mètres du puits, il la jeta sans ménagement au sol. Elle releva la tête vers lui, effrayée. Il avait…des ailes de pierre dans le dos !? Les yeux écarquillés, Eva le détailla des pieds à la tête. Le jeune homme semblait normal, ses cheveux flottaient dans la brise légère, tout comme les plumes de ses ailes. Mis à part ses pattes d’aigles à la place de ses pieds et le fait qu’il ne semblait pas respirer et qu’il était entièrement fait en pierre d’un blanc pur comme un marbre sans marbrures, il aurait pu paraître tout à fait normal. - Aller dégage ! lança-t-il d’une voix grave et rauque Elle se figea de stupeur. Ainsi il parlait ! Eva se dandina, tentant de se relever tout en soulageant sa cheville blessée. La chose poussa finalement un grognement avant que la relever et de s’écarter d’elle brutalement comme si son contacte le brûlait. Elle se dirigea vers le puits de pierre broussailleux avant de se prendre à nouveau le mur invisible. Prenant conscience qu’elle n’arrivait pas à le retraverser, son sang se figea dans ses veines. Elle ne savait par ce que la chose avait fait aux autres filles, mais elle ne tenait pas à l’apprendre de lui. Elle poussa alors avec le restant de force qu’il lui restait. Rien. Elle n’y arrivait pas. Paniquée, elle l’entendit s’avancer vers elle de son pas étrange et poussa de plus belle. Elle senti alors une main de pierre se poser dans son dos et la pousser en avant, l’écrasant contre le mur de pierre. Elle se voyait déjà mourir écraser contre…heu…contre…quand il retira brusquement sa main. - Eh merde ! Pourquoi tu passe pas ? cria-t-il Eva resta dos à lui en tremblant, n’osant par le regarder de peur d’attiser sa colère. Il se mit à faire les cents pas rageusement, s’arrêtant de temps à autre pour la regarder. Elle sentait son regard de pierre sur elle. Se mordant la lèvre inférieure, elle osa un regard en arrière, se retournant alors légèrement vers lui. Il avait la tête entre ses mains, ses doigts de pierre dans ses cheveux de pierre qui, étonnamment, réagissaient comme des cheveux normaux, souples et fluides. Prenant conscience qu’elle le regardait, il écarta ses mains et l’observa plus attentivement. Elle baissa les yeux mais ne lui tourna pas le dos. Le visage tuméfié, la jeune fille semblait terrifiée. Ses longs cheveux noirs, raidis par le sang, étaient collés à son visage. Il lui tourna brusquement le dos et repartis en direction de la bâtisse délabrée, la laissant plantée là, comme si elle n’avait pas plus d’importance qu’une poussière. Eva s’assit dos au mur invisible, incapable de réfléchir de façon cohérente. Elle resta ainsi jusqu’à la nuit, sans bouger. La nuit arriva, apportant une douce fraicheur bienfaisante. Sa cheville la lançait moins, immobilisée pendant les longues heures qui avaient précédées le départ de la statue. La nuit était belle, sans nuage. Eva s'endormit allongée sur l’herbe tendre, fatiguée de regarder les étoiles. Elle se réveilla dans un lit défoncé, les morceaux de bois précieux pulvérisés gisant sur un sol poussiéreux. Écarquillant les yeux, elle tourna la tête dans tous les sens sans pour autant la décoller de l’oreiller moelleux. Les vitres des portes menant au balcon avaient de toute évidence échappées à la colère du résident. Poussant un soupir, elle s’assit et rejeta la couverture en laine qui la couvrait. Sa cheville était enveloppée dans un tissu d’où ressortaient des herbes, probablement médicinales. Perplexe, Eva se leva lentement. Elle ne sentait plus sa cheville mais elle ne voulait risque de relancer la douleur. Elle sautilla jusqu’à la porte de la pièce et l’entrouvrit délicatement. Avisant le couloir désert, elle poussa la porte qui grinça sur ses gonds. La jeune fille ferma les yeux en serrant les dents mais il ne vint pas. Elle traversa le couloir en claudiquant en espérant être dans la bonne direction. Arrivée devant un escalier, elle soupira et le descendit lentement sur les fesses, sa jambe blessée tendue devant elle, en se demandant de quoi elle devait avoir l’air. Stupide sans doute. Arrivée au bout, les bras endoloris, elle se releva et claudiqua de nouveau tout droit, vers ce qui lui semblait être l’entrée. Avisant un petit meuble devant un grand miroir, elle prit un instant pour se regarder. Ses bleus avaient pris la même teinte violet foncé de ses yeux et le sang séché maculait son visage, jusque dans son cou. Dans ses vêtements déchirés et tâchés, on aurait dit une mendiante - Oooooh...je suis laide à faire peur ! - Je confirme, lança une voix grave derrière elle Elle se retourna brusquement en s’appuyant sur le meuble. Il était là, un sourire narquois aux lèvres. Il n’avait pas l’air belliqueux et cela la rassura. - Vous n’étiez pas obligé de confirmer…commença-t-elle sur le qui-vive - Tu n’avais qu’à pas le dire, répliqua-t-il en lui coupant la parole - Oh goujat ! s’indigna-t-elle sans grande conviction Il croisa les bras, faisant naître un petit sourire timide sur le visage de la jeune fille. Il faisait son homme, comme n’importe quel jeune homme face à une jeune fille. Approximativement de son âge, s’il n’avait par été en pierre…elle se sermonna mentalement. - Je m’appel Alban, au ça où ça t’intéresserai, lança-t-il comme s’il s’en moquait - Enchantée Alban, moi c’est Evangeline, répondit la jeune fille sur le même ton
Chapitre 3 : Premiers pas - Spoiler:
- Elles voulaient quoi ? questionna-t-il à brûle pourpoint - Me réduire en bouilli, répondit-elle du tac au tac en haussant les épaules - Pourquoi ? Elle détourna le regard vers la porte d’entrée. - Répond, ordonna-t-il sèchement Evangeline ferma les yeux un instant et poussa un long soupire. - La rousse, Misty, est la fille du mari de ma mère et quand ma mère est…est morte…son père, heu…disons qu’il a tenté de…heu… - Arrête, j’ai compris, gronda-t-il sourdement La jeune fille se tue en reniflant, les larmes au bord des yeux. Aucune fille ne s’était encore retrouvée prisonnière avec lui, le mur les laissait toujours aller et venir en totale liberté, et il ne savait pas quoi dire ou faire. Celle-ci devait être spéciale, peut-être envoyée par la sorcière ? Sa favorite ? Il lui tourna le dos et s’appuya sur la porte du petit salon qu’affectionnait tant sa mère, perdu dans ses pensées. - Oh vous êtes blessé aussi ? Il se retourna, l’air soupçonneux. - Il y a des zébrures sur votre dos… Il l’observa longuement les sourcils froncés avant de quitter la pièce. La jeune fille poussa un soupire. Ah sujet sensible, la prochaine fois, s’abstenir. Elle espérait tout de même ne pas l’avoir mit trop en colère. Son ventre se mit alors à gargouiller furieusement. Levant les yeux au ciel, elle se leva en quête de la cuisine. Elle ne savait par si Alban mangeait, ni depuis combien de temps la maison était abandonnée mais elle devait trouver quelque chose sinon elle n’allait par tenir le choc. Dans le couloir, elle reparti en direction de l’escalier en boitillant, évitant le plus possible de s’appuyer sur sa cheville malade. Elle fini par découvrir ce qui lui sembla être la salle à manger. Les meubles déchiquetés ressemblaient à des débris de chaises. Et il lui sembla apercevoir une petite cuillère tordue. Avisant la porte au fond de la pièce champ de bataille, elle s’engagea à travers le dédale des débris. La porte menait à un escalier qui plongeait au contraire. Une cuisine en sous-sol ? Quelle idée ! Haussant les épaules, la jeune fille s’y engagea comme la dernière fois, sur les fesses. En bas, c’était bien la cuisine. Une pièce immense avec une énorme cheminée qui mangeait tout un pan de mur. Les ustensiles jonchaient le sol, éventrés, bosselés, tordus, comme s’ils avaient été piétinés. Tous les placards avaient été vidés et leurs portes pendaient lamentablement, quand elles n’avaient par été tout bonnement arrachées. Evangeline se dirigea ensuite vers une porte qu’elle pensait ouvrir sur un potager. Traversant avec difficulté la pièce, elle tourna enfin la poignée de la porte. Fermée à clef. Son ventre se rappela à son bon souvenir. Elle donna alors des coups de poing sur le battant qui commença à s’ouvrir en grinçant. Elle s’appuya alors de tous son poids dessus et parvint à l’entrouvrir suffisamment pour pouvoir passe en se tortillant. De l’autre côté, la flore avait repris ses droits. L’herbe haute arrivait à sa taille. Levant les yeux, elle avisa un pommier couvert de fruits murs à point. Elle clopina jusqu’à lui avant de cueillir une pomme qu’elle avala en quelques bouchées. Alban l’observait, accroupis sur le toit, immobile, épiant ses moindres gestes. Il n’avait pas songé à la nourrir, lui-même n’ayant pas avalé la moindre nourriture depuis sa transformation. Elle avait été sincère lorsqu’elle lui avait raconté son histoire, il l’avait senti. Est-ce qu’elle avait accepté un marché avec la vieille ? Pour échapper à sa vie ou une malédiction ? Le jeune homme n’en ressenti que plus de haine envers la sorcière. Adossée au tronc du pommier, le cadavre de ses nombreuses victimes autour d’elle jetés au petit bonheur la chance, elle soupira d’aise, un sourire satisfait aux lèvres. Il se rendit compte qu’elle n’avait pas eut peur devant le miroir, elle l’avait traité comme un humain normal, elle avait même plaisanté avec lui. Ca ne lui était plus arrivé depuis…en faite, ça ne lui était jamais arrivé tout court. Il avait toujours fait en sorte de faire fuir les gens qui l’approchaient. Contre le tronc du pommier, elle se sentait bien, en paix. Elle ne s’était par sentie ainsi depuis la mort de sa mère. Misty ne la lâchait jamais et son père tentaient constamment de se retrouver seul avec elle le soir, la nuit…Ses sombres pensée lui arrachèrent un rictus de dégoût. Fort heureusement, elle avait toujours réussit à lui échapper. Elle se demanda s’il viendrait la chercher. Piégée ici, elle serait une proie facile à attraper. Cherchant à penser à autre chose, elle se concentra sur sa cheville. Elle avait dégonflé et ne la lançait plus du tout. Elle décida de la tester. Elle se releva en s’aidant du tronc rêche de l’arbre, avant de poser son pied au sol et de s’y appuyer lentement, attendant l’instant où la douleur fuserait. Rien. Pas la moindre douleur. Elle fit quelques pas en direction de la cuisine, se ravisa et décida de faire le tour de la bâtisse, poussée par la curiosité. Il la vit se relever et faire quelques pas avant de se diriger lentement vers l’écurie. Il la suivit silencieusement, toujours perché sur son toit. Inconsciente, il la vit entrer dans l’écurie délabrée. La lumière filtrait à travers l’énorme trou dans le toit. Les portes des stalles vides portaient encore les noms des chevaux qui avaient vécu ici : Nuit d’automne, Brume d’hiver, Jour d’été…La jeune fille était si concentrée à déchiffrer le bois gravé abîmé par les intempéries qu’elle butta contre une poutre au milieu du bâtiment. La poutre vacilla. Figée, Evangeline la vit s’abattre sur un mur. Les pierres roulèrent, entraînant la chute du reste du toit et l’écroulement du reste des murs vers l’intérieur. Alban sauta dans le vide pour atterrir près de la jeune fille terrifiée. Il la saisit violemment dans ses bras et sauta en battant furieusement des ailes. Ils atterrirent sur les tuiles du toit de la maison principale où il la posa. Glissant sur la mousse qui avait tout envahis, Evangeline s’accrocha aux épaules du jeune homme. Lorsque les décombres eurent fini de dégringoler, un silence embarrassant suivit. La jeune fille se sentait mal d’avoir été la cause d’un tel carnage. - Je…je suis désolée ! lança-t-elle, toujours accroché à Alban Il haussa les épaules comme si cela ne le touchait pas plus que si c’était une feuille d’arbre qui avait chuté au sol. Mais la jeune fille voyait bien qu’il était touché. Cet endroit devait être important pour lui. Elle se mordit la lèvre inférieure, cherchant quoi dire pour rompre ce silence lourd de reproches non dits. - Je t’autorise à aller détruire la maison de mon beau-père si tu veux, comme ça on sera quittes Il tourna enfin son regard sur elle. - Comme si tu y tenais à sa bicoque, retoqua-t-il Effectivement, elle détestait cette maison. La saisissant par la taille et la plaquant contre lui soudainement, elle ne pu étouffer un glapissement lorsqu’il sauta du toit près des ruines de l’écurie, avant de la lâcher tout aussi soudainement. Elle tangua sur ses jambes avant de se reprendre. Il repartit en direction de l’entrée de la maison, Evangeline sur les talons. A l’intérieur, Alban s’apprêtait à refermer sur lui la porte du petit salon dévasté près de l’entrée. - Attendez, je regrette vraiment ce que j’ai fait, demandez-moi ce que vous voulez, je veux vraiment réparer mon erreur Le jeune homme l’observa longuement en silence. - Tu n’a rien à m’offrir qui en vaille la peine, répondit-il dans un grognement en la repoussant - On pourrait devenir amis ! lança-t-elle sans réfléchir - Que ferais-je d’une destructrice telle que toi ? rétorqua-t-il en ricanant - Parlez pour vous ! Et la cuisine alors, c’est par moi qui l’ai démolie et je suis à peu près certaine que le reste de la maison ne vous a pas échappé non plus Elle soutint son regard. Elle avait marqué des points, elle le sentait…jusqu’à se qu’il lui ferme la porte au nez.
Chapitre 4 : Sur le fil - Spoiler:
Il avait vu sa fille rentrée en sang se précipiter sur lui. Elle avait définitivement abîmé sa veste mais il avait patiemment attendu qu’elle finisse de hoqueter pour la questionner. Lorsqu’elle avait commencé son récit, son sang s’était retiré de son visage et il s’était imperceptiblement raidi. Misty n’avait rien vu, rien compris, trop occupée qu’elle était à raconter ses malheurs et l’attaque de cette chose mi-homme mi-monstre. La fureur le pris lorsqu’elle lui raconta comme elles s’étaient enfuies, abandonnant sa douce Eva la bas, avec le monstre. La mâchoire crispée, il avait alors fermement écarté sa fille de lui avant de s’enfermer dans sa chambre à double tour. Il ferma les rideaux avant d’ouvrir la malle au pied de son lit et d’en sortir une robe. Sa robe de deuil, trop petite pour elle et qui lui moulait la poitrine. Il n’avait pu détourner son regard d’elle de toute la journée, admirant ses frémissements alors qu’elle ne s’arrêtait plus de pleurer, entendant à peine les condoléances des habitants du village. C’est à ce moment précis qu’il l’avait vu pour la première fois comme une femme, et non plus comme une petite fille insignifiante. Elle était tellement plus belle que sa mère. Ses longs cheveux noirs détachés glissaient alors sur ses épaules affaissées, les larmes formant des sillons sur ses joues délicates, ses lèvres humides…oui, Evangeline était parfaite. Il plongea son visage dans le soyeux tissu noir, respirant l’odeur de la frêle jeune fille. Elle s’était dérobée, arrivant à chaque fois à l’éviter. Mais il aimait ce petit jeu et il savait qu’elle aussi, il ne pouvait en être autrement. Il avait cherché si longtemps la plus belle des femmes, celle qui rendrait les autres hommes jaloux de lui, il aimait tant les belles choses. La mère de Misty l’était, mais sa fille était une horreur dont même le plus laid des hommes ne voudrait pas. Après la mort de sa mère, il avait épousé Claudine, d’une beauté irréelle. Mais elle était déjà trop vieille pour avoir des enfants et avait fait fausse couche sur fauche couche avant de rendre l’âme, lui collant sa fille dans les pattes. Evangeline lui ressemblait de loin mais, en grandissant, elle l’avait surpassée. Imaginant tout ce que le monstre était peut-être en train de faire à sa merveilleuse Evangeline, l’homme se mit à trembler de rage, serrant convulsivement le tissu dans ses larges mains boudinées. Elle lui appartenait, son innocence et sa beauté étaient à lui et à personne d’autre. Il s’assit dos à la malle, la robe étalée sur lui. Lorsqu’il se réveilla le lendemain, il était allongé au sol en position fœtale, la robe contre lui toute froissée. Il avait passé une nuit affreuse, imaginant tout ce que lui-même avait envie de lui faire et qu’un autre lui faisait à sa place. Des coups retentirent à sa porte. - Père, le petit-déjeuner est prêt murmura Misty - Je n’ai pas faim, grommela le gros homme en se relevant avec difficulté Après avoir précautionneusement rangé la petite robe noire, il sorti de la maison à vive allure. Misty, qui picorait dans son assiette sans conviction, le suivit, curieuse. Elle vit son père se rendre chez le juge. Intriguée, elle attendit qu’il fut entré dans l’immense bâtisse avant de s’en approcher. Son visage fit pleurer une petite fille mais elle ne se rendit même pas compte que son visage suscitait des regards effrayés ou pleins de pitié. Tous le village avait eut vent qu’un « homme » avait attaqué les jeunes filles et avait même réussit à en garder une avec lui, mais les détails de l’affaire n’avaient étés révélés à personne. Par chance, le petit salon où le juge aimait inviter ses amis se situait au rez-de-chaussée. Son père parlait fort et, tout à côté de la fenêtre pourtant fermée, elle entendait tout, alors mêmes que les passants, eux, ne pouvaient capter une bribe de ce qui se disait. Son père se lamentait sur Eva, cette misérable petite gueuse. La colère lui monta à la tête mais elle se força à se calmer pour entendre la suite. - …absolument envoyer des hommes la sauver ! Qui sait ce que cette chose lui fait subir, vous ne pouvez pas laisser faire cela impunément ! - Voyons Patrick, vous savez très bien qu’on ne peut pas… - Vous allez la laisser la bas ? aux mains de cet immonde créature ? s’emporta le gros homme en s’agitant de plus belle Le magistrat le regarda faire ses allées et venus, attendant patiemment qu’il se calme. Son ami avait le sang chaud lorsqu’il s’agissait de ses filles. Il comprenait que ce qui était arrivé à Misty était un moindre mal, comparé à un enlèvement, et que l’emportement de Patrick n’était du qu’à ce qui était arrivé à ses deux filles, évidement. Patrick fini par s’affaler sur un fauteuil, dégoulinant de sueur, le visage rouge. - Aucun homme ne peut traverser, vous le savez bien, seules les jeunes filles le peuvent… - Mais… - …DONC il faut envoyer la bas une autre fille pour aller l’aider ! Le sourire satisfait du magistrat laissa le gros homme sans voix. Une faible femme pour en sauver une autre, il aurait encore préféré être sourd que d’entendre une telle absurdité. - Et à qui pensez-vous ? demanda-t-il d’un ton brusque, peu convaincu - A une mercenaire ! Tous les villageois appréciaient Claudine, je suis sure qu’ils accepteront de participer pour aider sa fille, et si cela permet également d’occire la bête, ils auront encore plus à cœur de vous aider !
Pourquoi elle avait dit ça ? Mais pourquoi avait-elle dit ça ? Non mais sérieusement, qu’est-ce qui lui était passé par la tête quand elle avait dit ça ? Il avait du la prendre pour une pauvre fille désespérée et pathétique. Ce qu’elle devait être, pour avoir osé dire une chose pareil à un parfait inconnu qu’elle savait brutal et instable…et en pierre. Oui mais il n’avait pas été violent avec elle, il ne l’avait jamais frappée, seulement attrapée un peu trop rudement. Et encore, elle était en danger à chaque fois. Sauf la fois où il l’avait jetée au sol. Mais bon, il avait ensuite semblé se faire une raison quant à sa présence forcée chez lui. Elle n’arrivait pas à comprendre son fonctionnement, il changeait tellement vite d’attitude, c’était déstabilisant. Assise sur son lit, la jeune fille en était là de ses réflexions quant il poussa sa porte sans même prendre la peine de frapper. - D’accord, lança-t-il de but en blanc Surprise, la jeune fille ne compris d’abord pas ce qu’il avait accepté puis la mémoire lui revint à toute allure. Ses lèvres délicates formèrent alors un o muet en relevant les sourcils. Elle avait visualisé dans sa tête toutes les réponses possibles et imaginables, mais ça non. - A une condition… Se reprenant, elle attendit, curieuse d’entendre la suite. Alban regardait les portes-fenêtres du balcon miraculeusement rescapée d’un air concentré. Au bout de quelques minutes, n’y tenant plus, la jeune fille se lança. - Laquelle ? demanda-t-elle doucement Il posa son regard sur elle, l’air très sérieux. - Je n’ai pas encore trouvé mais j’y travail Evangeline fut tellement étonnée par sa réponse qu’elle éclata de rire. Après quelques instants, elle réussit enfin à se calmer et se leva pour aller se planter devant lui. - Très bien, marché conclu, répondit-elle en lui tendant la main Il regarda longuement cette petite main tendue avant de la prendre dans la sienne. La seconde suivante il la lâchât pour refermer violemment la porte. Perplexe, la jeune fille resta debout face à la porte un moment avant de retourner s’asseoir sur son lit. Décidément, il ne supportait pas son contacte pensa-t-elle en contemplant la paume de sa main. Il était chaud. Cette constatation la frappa. La pierre était froide mais lui était chaud, étais-ce parce qu’il était vivant ? Et pourquoi ne supportait-il pas son contacte ? Parce qu’il n’avait pas l’habitude ?
Alban s’était retiré dans le petit salon et observait lui aussi sa main. Il avait senti son contacte, encore une fois. La vieille lui avait pourtant dit que c’était impossible, alors pourquoi elle ?
Chapitre 5 : Les brumes du passé - Spoiler:
Le juge avait des relations dans les basses sphères, ce qui lui avait valu de se retrouver dans ce village perdu. Mais il savait à qui s’adresser et ça, Patrick le savait. Il n’avait personne vers qui d’autre se tourner. Le jour même un messager partit, missive en poche, tandis que le juge convoquait une réunion des villageois. Ses belles paroles émurent la populace et tous s’unirent face à l’ennemi. Misty n’en revenait pas et sa haine envers sa demi-sœur redoubla. Quelques jours plus tard, le messager revint accompagné de trois femmes. Elles firent sensation de par leur apparence. Fines, musclées, recouvertes d’armes, l’air profondément patibulaire, les femmes s’enfermèrent chez elles avec leurs enfants. Il fut convenu qu’elles partiraient le lendemain même à l’assaut du manoir abandonné. Des chambres furent mises à leur disposition à l’Auberge du Buffet et les repas offerts gracieusement. Alors que les deux plus jeunes partaient se coucher, celle qui semblait être le chef se leva de sa chaise et s’approcha de la table d’un vieil homme occupé à engloutir sa soupe. Sans demander son avis, elle s’installa en face de lui. - Dit grand-père, vu ton âge, tu ne saurais pas ce qui nous attends au manoir par hasard ? lança-t-elle calmement Le vieil homme pris le temps s’essuyer son bol avec un morceau de pain avant de répondre. - Peut-être bien, que souhaites-tu savoir petite ? répondit-il d’un ton amusé - Ce qui m’attends là-bas, quel genre d’ennemi je vais devoir combattre, qui est cette fille que je dois sauver - Ah c’est une longue histoire…commença-t-il - Et pour faire court ? le coupa-t-elle Le vieillard ricana devant l’impatience de la jeunesse. - Pour faire court, le manoir est habité par un jeune homme maudit transformé en pierre…mais personne ne ma jamais cru de toute façon, vu que les hommes ne sont pas sensés pouvoir traverser la barrière invisible, mais je l’ai vu de loin, et il volait ! La jeune femme soupira, attendant calmement la suite. - Et comment je sais qu’il est maudit ? ben parce que j’ai discuté avec l’une des anciennes servantes de sa mère pardi, même que c’était la gouvernante, elle était allée le voir peu après que sa mère l’ait abandonné à une sorcière apparemment - Pourquoi sa mère l’a-t-elle abandonné ? questionna la mercenaire - Oh c’est simple, elle ne l’a jamais aimé, et puis elle a eut une fille après lui, la prunelle de ses yeux à cette femme, mais la petite s’est noyée dans le ruisseau qui cour derrière le manoir peu après que la maladie ait emportée son mari, elle a reporté la faute sur son fils qui était sensé la surveiller mais à 5 ans on préfère aller chasser le papillon, si tu vois ce que je veux dire - Bien sur, répondit la jeune femme, et donc la mère l’a abandonné à une sorcière pour qu’elle le punisse… - T’as tout compris petite, il n’est pas méchant, juste très solitaire, à mon avis, et puis si la gamine n’est pas revenue, c’est parce qu’elle n’en avait pas envie, parce que d’habitude elles reviennent toutes vu qu’il les chasse, elle ne porte pas sa belle famille dans son cœur, si tu vois ce que je veux dire - Sa belle famille ? je pensai que c’était son père qui… - Ah mais pas du tout ! c’est son beau-père, j’l’ai jamais aimé d’ailleurs, un type pas net si tu vois ce que je veux dire - Tout à fait, donc il se peut que la fille refuse de nous suivre ? demanda-t-elle soudain à l’écoute - Pour sur, deux jeunes tristes ça s’entends bien, puis elle est toute mignonne, m’étonnerai pas qu’il vous donne du fil à retordre le gamin, répondit le vieillard en souriant, dévoilant ses chicots jaunâtres - Et à part des ailes il a quoi d’autre ? - Il est en pierre…avisant le regard sceptique de la femme il soupira, mais de toute façon personne n’écoute jamais le vieux Franck, grogna-t-il en haussant ses frêles épaules La femme se leva en silence et remonta dans la chambre qu’elle partageait avec ses compagnes d’arme. Ce qu’elle avait appris ce soir était invraisemblable mais elle se devait tout de même de leur en faire part. Elle referma la porte sur elle dans un grincement sinistre.
Cela faisait quelques jours maintenant qu’Evangeline vivait au manoir et un petit rituel s’était établi avec son hôte. Elle allait se laver à la rivière tous les matins et lorsqu’elle revenait, elle trouvait du gibier posé dans un panier en osier défoncé. Il avait pris cette habitude de lui-même en prétextant qu’elle pourrait ainsi laisser le pommier se reposer de ses attaques d’ogresse avant de fuir. Elle veillait à ce qu’il ne la voit pas manger, puisqu’il ne mangeait pas, elle lui avait posé la question. Il se trouvait le plus souvent sur le toit à jouer la statue, immobile, comme mort. Il n’aimait pas parler mais semblait appréciait sa présence silencieuse. Il n’était pas habitué à autre chose que du dédain ou de la peur. Alors qu’elle se lavait comme d’habitude dans le ruisseau peu profond, elle glissa dans la boue et plongea en avant. Se cognant la tête contre une pierre, elle bue la tasse avant de se relever et de patauger pendant ce qui lui sembla une éternité dans la boue de la berge. Se sentant faiblir, elle se décida à appeler à l’aide. Des étincelles dansaient devant ses yeux et elle s’épuisa rapidement pour finalement s’évanouir la figure dans la boue. Elle se réveilla couverte de boue, frigorifiée, dans ses bras. Il était accroupi sur le toit, immobile. Il ne la regarda pas lorsqu’elle se recroquevilla contre lui. Il regardait au loin, le regard perdu dans le vide. Elle attendit que ses vertiges passent pour l’appeler d’une voix faible. Sa voix le tira de sa torpeur brutalement. Le visage crispé, il se releva et sauta sur le balcon de sa chambre avant de la poser brutalement à terre. Etourdie, la jeune fille tomba à la renverse et heurta le sol sans qu’il ne fasse un geste pour l’aider. Il la regardait les sourcils froncés, très en colère. - Alban ? - Je t’avais dit de faire attention, gronda-t-il, je t’avais dit de ne pas aller la bas, que c’était dangereux… - Je suis désolée… - J’aurai du te laisser t’étouffer dans la boue ! Choquée, des larmes perlèrent aux yeux de la jeune fille, accentuant la rage du jeune homme. - Pourquoi tu ne m’as pas écouté ? hurla-t-il Evangeline sursauta face à ce débordement de colère. Le visage humide, elle se releva avec difficulté. Sa vue était voilée par ses larmes et la douleur. Sa blessure la lançait douloureusement. Elle se dirigea vers la chambre. Le jeune homme s’écarta brusquement d’elle. Elle traversa la pièce, longea le couloir, la porte d’entrée était en vue. Comme dans un rêve, elle vit celle-ci s’ouvrir doucement et une femme apparue sur le seuil avant de se précipiter sur elle, l’épée à la main. - Mademoiselle Evangeline ? demanda-t-elle en chuchotant La jeune fille se contenta de la regarder, déstabilisée. - Votre beau-père m’a envoyé vous chercher… A ces mots Evangeline recula mais la femme la saisit fermement par le bras avant de la charger sur son épaule et de partir en courant vers la sortie. Evangeline se mit à hurler. Au milieu de la cour, Elle aperçu Alban s’élancer du toit. Deux autres femmes s’élancèrent de chaque côté d’elles armées d’arbalètes qui lancèrent des filets, emprisonnant les ailes d’Alban qui s’abattit au sol avec fracas.
Dernière édition par Epsylon le Dim 18 Sep - 22:36, édité 2 fois | |
| | | Nana Passionné(e)
Nombre de messages : 1283 Age : 29 Localisation : Paris Date d'inscription : 17/01/2011
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Mar 13 Sep - 15:45 | |
| OOOh, avec mes soucis d'internet, je n'avais pas vu que tu avais posté une nouvelle histoire ! *honte à moi !*
J'aime vraiment ces trois premiers chapitres ! Y'a vraiment rien à redire à part le fait qu'il y-a quelques petites fautes d'orthographe de rien du tout ^-^ !
J'attends la suite avec impatience ! Tu penses la poster quand :3 ? | |
| | | Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Mar 13 Sep - 19:50 | |
| Merci beaucoup ^^
Argh j'me suis pas relue XD j'ai la flemme mdr je le ferai quand elle sera finie ^^
Alors actuellement j'ai mon mémoire de stage en tête et un contrôle dès la rentrée donc je bosse comme une folle et j'ai aps le temps de songer à mon histoire >_< Mais promis dès que le cap est passé j'y retourne ! J'ai déjà un peu en tête le chapitre 4 ^^ | |
| | | Nana Passionné(e)
Nombre de messages : 1283 Age : 29 Localisation : Paris Date d'inscription : 17/01/2011
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Mar 13 Sep - 20:52 | |
| Oki, j'attendrai :3 *à hâte* | |
| | | Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Mar 13 Sep - 21:04 | |
| Oui moi aussi j'ai hâte de pouvoir continuer cette histoire, j'adore ces 2 persos :p | |
| | | Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Jeu 15 Sep - 22:46 | |
| Finalement j'ai craqué, j'avais envie de savoir la suite XD Chapitre 4 posté ! | |
| | | Nana Passionné(e)
Nombre de messages : 1283 Age : 29 Localisation : Paris Date d'inscription : 17/01/2011
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Jeu 15 Sep - 23:41 | |
| Nyaaa, quelle belle surprise 8D !
J'ai adoré cette suite, c'est très intriguant >< Tu es décidément une femme cruelle xD ! J'espère que tu pourras nous poster le chapitre 5 bientôt =3. | |
| | | Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Ven 16 Sep - 9:56 | |
| Mdr merci beaucoup ^^ Oui je vais écrire le chapitre 5 ce soir, et peut-être le chapitre 6 mais pas sur. En tout cas j'en écrirai ce week-end c'est sur et certain, je pense que je ne ferai que ça samedi XD | |
| | | Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Sam 17 Sep - 13:32 | |
| Désolée, hier j'ai reçu une doll, j'ai rien écrit XD mais aujourd'hui promis je fait le chapitre 5, voire le 6 aussi tant que j'y suis :p | |
| | | Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Dim 18 Sep - 22:37 | |
| Chapitre 5 enfin posté ouf ! J'ai du le réécrire, la première version ne ma pas plu du tout, d'où mon retard, pis gros soucis d'internet aussi >_< | |
| | | Nana Passionné(e)
Nombre de messages : 1283 Age : 29 Localisation : Paris Date d'inscription : 17/01/2011
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Sam 24 Sep - 20:25 | |
| J'ai lu ta petite suite dans la semaine, mais j'avais pas eu le temps de poster pour te donner mon avis ^-^ C'est, comme d'habitude, génial ^-^ Y'a pas beaucoup d'action dans celui-là mais il promet d'en avoir beaucoup dans le chapitre suivant, j'ai vraiment hâte | |
| | | Epsylon Passionné(e)
Nombre de messages : 1325 Age : 38 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/04/2009
| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 Sam 24 Sep - 21:03 | |
| Merci beaucoup ^^
Oui mais on en apprend plus sur les perso :p Mais c'est sur que le prochain sera bien plus mouvementé \0/ | |
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| Sujet: Re: [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 | |
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| | | | [Histoire] Le prince de pierre, chapitre 4 | |
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